Tendances et évolutions du détatouage
Art millénaire, le tatouage n’a eu de cesse de se réinventer au cours du temps. L’augmentation du nombre de personnes tatouées s’est aussi accompagnée d’une augmentation des demandes de détatouage.
Regrets, plus aux goûts du jour ou en accord avec la personnalité et l’âge (les fameuses erreurs de jeunesse !), raté (ce n’est pas ce qu’on avait demandé, fautes d’orthographes, mauvaise évolution…) Les raisons de retirer un tatouage sont nombreuses, et les techniques pour y parvenir aussi.
En fait, depuis les premiers tatouages au Néolithique, des techniques ont été développées pour les faire disparaître. On peut par exemple citer la cautérisation de la peau par charbon ardent ou fer rouge, ou encore la salabrasion. Ce procédé antique, qui a été utilisé jusqu’au XXème siècle, consistait à frotter du sel sur la peau tatouée afin d’en extraire l’encre. Des techniques souvent très abrasives, aléatoires et laissant d’importantes cicatrices.
Il existe aujourd’hui de nombreuses techniques de détatouage qui se sont perfectionnées jusqu’au laser de détatouage, la technique la plus aboutie et la plus efficace à ce jour.
Dans cet article, le Dr Cocchi, médecin esthétique à La-Teste-de-Buch et Arcachon, pratiquant le détatouage laser depuis plus de 15 ans, vous livre son expérience en vous proposant un tour d’horizon des différentes techniques de détatouage, pour vous conseiller au mieux sur celles à proscrire, et pour les autres, vous expliquer leur efficacité, leurs avantages et leurs inconvénients respectifs.
Les différentes techniques de détatouage
Les techniques dont on parle encore, mais à proscrire :
Il faut être clair : depuis l’avènement du laser médical, puis des lasers exclusivement dévolus au détatouage avec des durées de tirs très brèves (les fameux Q-Switch) et à très grande puissance, les autres techniques jusqu’alors utilisées – faute de mieux – sont devenues obsolètes tellement les résultats sont décevants, le tatouage étant souvent substitué en miroir à une cicatrice blanchâtre du même format, finalement tout aussi visible, ou alors à une cicatrice de type chirurgical.
Cependant, on rencontre encore des praticiens (ou non !) qui les proposent, en France ou à l’étranger. Les voici :
La dermabrasion pour effacer un tatouage, à abandonner
C’est une technique qui consiste à réaliser une abrasion mécanique de la couche supérieure de la peau.
À l’origine, du papier de verre ou des brosses métalliques étaient utilisés (détatouage du pauvre ou du désespéré, souvent par le patient lui-même !). De manière plus contemporaine, c’est un appareil rotatif muni d’une micro meule stérile, utilisé classiquement sous anesthésie au bloc en dermatologie ou en chirurgie plastique pour réaliser des dermabrasions de peaux très acnéiques, qui est détourné en usage de détatouage pour « poncer » la peau jusqu’à atteindre en profondeur les pigments de tatouage et les extruder.
Le problème de cette technique c’est que les pigments de tatouage sont parfois dans le derme profond, et que descendre à ces « profondeurs » peut parfois dépasser les capacités de cicatrisation normales de la peau sans séquelles, avec notamment une cicatrisation exagérée (les fameuses cicatrices chéloïdes en relief, inesthétiques, blanches et douloureuses), voire une dépigmentation définitive, sans compter les risques importants d’infection (laissant aussi leur cicatrice…). Cette technique est désormais très peu utilisée, mais je vois encore arriver au cabinet en consultation cicatrice des patients ayant malheureusement subi ce type d’intervention.
Le peeling pour effacer un tatouage, non recommandé
Le peeling permet une exfoliation des couches externes de la peau et donc de l’encre du tatouage qu’elles contiennent.
Une solution à base d’acide trichloracétique est appliquée sur la peau tatouée afin de réaliser le peeling.
Pour que cette technique soit efficace, le tatouage ne doit pas être profond du tout. Le problème c’est que l’on ne sait pas à l’avance s’il l’est ou non ! De ce fait, soit c’est inefficace, soit cela éclaircit un peu, mais pas suffisamment, laissant des marques et des zones irritées.
Microinjections de substances pour effacer un tatouage, à fuir
C’est le peeling cité plus haut remis au goût du jour dans les instituts de beauté pour détatouer les sourcils. La solution de peeling est non plus appliquée sur la peau, mais carrément injectée dans le tatouage avec des micro-aiguilles (dixit « micro-perforations d’une solution naturelle brevetée, composée d'acides lactiques »).
Cette solution, qui n’est rien d’autre qu’une solution de peeling d’acide lactique dont la concentration précise n’est pas spécifiée, est directement injectée dans le derme et entraîne une brûlure chimique autour des pigments de tatouage (puisque le peeling n’est pas neutralisé) se matérialisant par une croûte profonde contenant les pigments, qui seront évacués avec la croûte.
Cette technique est vendue en 3 à 4 séances et comparée favorablement aux 8 séances lasers. Cependant, comme l’injection est souvent mal réalisée (trop profonde ou trop dosée), dans des conditions d’asepsie douteuses, il existe un risque de brûlure chimique excessive et de cicatrices importantes blanchâtres, avec souvent la perte de bulbes pilaires de sourcils définitive.
Attention aux « crèmes de détatouage »
Depuis quelques années, on voit se multiplier des crèmes de détatouage à appliquer sur la peau tatouée pour effacer le tatouage grâce à un « mélange de produits chimiques ».
Ces crèmes ne sont absolument pas médicalisées ou testées, et se sont révélées totalement inefficaces, et même dangereuses, car elles présentent un risque important d’irritations et de brûlures chimiques pour la peau. Une tendance à éviter pour votre sécurité.
L’excision ou ablation chirurgicale pour retirer un tatouage
Cette technique consiste en l’excision chirurgicale de la peau tatouée. La peau tatouée est découpée et retirée, puis les bords de la plaie sont suturés ensemble.
Pour les très petits tatouages bien situés, la cicatrice est peu visible, mais pour les tatouages plus importants, cette technique peut nécessiter le recours à une greffe de peau qui sera forcément visible, ou laisser des cicatrices elles aussi très visibles et donc inesthétiques. C’est pour ces raisons, en plus du développement d’autres techniques, que la chirurgie est progressivement abandonnée.
Le détatouage laser : la technique offrant la meilleure garantie de sécurité et d’efficacité à La-Teste-de-Buch
Le laser de détatouage s’est développé autour des années 1980/1990 jusqu’à devenir la méthode la plus utilisée à ce jour pour enlever un tatouage. C’est en effet la plus efficace et la plus sécuritaire.
Les lasers ayant beaucoup évolué au cours des dernières décennies, il existe de nombreux lasers de détatouage.
À La-Teste-de-Buch et Arcachon, le Dr Cocchi a opté pour un laser YAG Q-Switched nanoseconde.
Sa longueur d’onde réglable en 1064 et 532 nm, mais aussi en 580 nm et 630 nm, lui permet de traiter efficacement les couleurs classiques bleu et noir, mais aussi le rouge et certains dérivés de bleu turquoise et de vert, ainsi que tous les phototypes, des peaux claires aux peaux foncées, rendant le détatouage sur peaux noires possible avec un risque de brûlure ou de modification de la pigmentation de la peau extrêmement réduit.
Le principe du détatouage laser est simple. Le faisceau lumineux émit par le laser passe à travers la peau sans la léser et cible uniquement les pigments colorés du tatouage à une énergie telle qu’elle va les pulvériser en très petites particules de l’ordre du micron, les rendant ainsi absorbables par les cellules macrophages qui vont ensuite les transporter dans les systèmes d’élimination des ganglions lymphatiques et des urines et des selles.
Comme il n’y a qu’environ 10% du tatouage qui est micro-fragmenté par séance et qu’il faut attendre 1 à 3 mois après chaque séance pour que les microparticules soient éliminées, le détatouage laser est donc un processus long. Il faut en moyenne 8 à 10 séances, étalées sur 1 à 2 ans pour visiblement effacer un tatouage, quelle que soit sa taille.
Les résultats sont tout à fait probants avec des risques extrêmement faibles de marque résiduelle (tatouage encore très discrètement perceptible à cause de pigments résiduels trop en profondeur), de cicatrice hypotrophique blanchâtre ou de discrète décoloration de la peau, sans commune mesure avec les autres techniques décrites plus haut.
N’hésitez pas à contacter le cabinet du Dr Cocchi à La-Teste-de-Buch et Arcachon si vous souhaitez effacer en toute sécurité et efficacité un tatouage.